L'OLIVIER EST NOTRE PASSION

mardi 17 avril 2012

OEIL DE PAON, LE MAUVAIS OEIL!


"L'oeil était sur la feuille et regardait l'oléiculteur", pourrait-on dire en paraphrasant Victor Hugo.




"La Brun", notre variété historique, à laquelle nous sommes tant attachés, ne serait-ce que par la magnificence des sujets, a pour défaut d'être hypersensible à l'oeil de paon.
 Nous sommes actuellement en pleine période propice à son développement (pluies printanières, et forte présence de spores due aux attaques sévères du printemps 2011).
Les dégâts générés peuvent être importants et hypothéquer les récoltes pour plusieurs années!

Rameaux variété Brun  très fortement impactés par le champignon

Pour mieux combattre cette maladie une petite mise au point s'impose:

L'oeil de paon, ou sous son nom savant Cycloconium oleaginum, est un champignon qui se développe sur la face supérieure (côté vert foncé) des feuilles d'olivier.

La localisation des attaques se situe en partie basse des arbres.

Le développement de ce champignon forme sur les feuilles des taches circulaires de couleur brun-jaunâtre à noir (jusqu'à 1cm de diamètre),  et provoque à terme la chute des feuilles contaminées, allant jusqu'à dénuder la partie inférieure de l'olivier, annihilant ainsi une grosse partie de la récolte, et obligeant l'année suivante à tailler sévèrement les portions touchées.
Son développement a lieu surtout au printemps, dès que la température moyenne est supérieure à 10°C, (donc assez tôt en saison), et que le taux d'humidité est suffisant (printemps humides avec pluies régulières et absence de mistral), et peut se poursuivre en automne si les conditions sont identiques.

Extrémités de rameaux dénudées à la suite d'une attaque de cycloconium


Les traitements à appliquer sont des traitement à base de cuivre (sulfate de cuivre le plus souvent), à effectuer début avril après la taille des arbres, et à l'automne après la récolte des olives, l'œil de paon faisant souvent son nid à l'entrée de l'hiver.
La dose à appliquer est d'environ 1 kg à 1,2 kg de sulfate de cuivre pour 100 litres d'eau.(doses variables selon les produits commerciaux)
Le mieux est d'agir en préventif, avant l'apparition de la maladie.
L'application de cuivre aura aussi pour effet d'accélérer la chute des feuilles malades.

Rappel important: ne pas pulvériser  un traitement à base de cuivre au moment de la floraison.

Alors soyez vigilants et n'hésitez pas à agir, cela ne peut être que bénéfique pour l'arbre!!! 

 

Le blog du passé 

 Voici ce que l'on  pouvait lire au sujet des problèmes foliaires dans " LE TRAITE DE L'OLIVIER " édité chez la Veuve Gontier à Montpellier en 1784 :

.......Les feuilles de l'Olivier sont très sujettes à la brûlure par les brouillards. Certains vents de midi & d'ouest produisent le même effet, & sont encore plus nuisibles que le vent du nord ou la tramontane; c'est pourquoi on voit des Oliviers qui ne sont malades que d'un seul côté, celui où ils ont reçu le souffle malfaisant.
      Il est difficile de remédier à tant de maux. Ceux qui proviennent des variations de l'atmosphère sont sans remède, si la culture ne les répare........ 





mardi 20 mars 2012

2011, UNE ANNEE NOIRE!!!!!!


Et tout avait pourtant si bien commencé......avec une floraison exceptionnelle!

Des circonstances climatiques défavorables à la polinisation (pluie, violent mistral), ont fait qu' à l'arrivée les petites olives étaient peu nombreuses sur les grappes florales.
Cependant la récolte sans être gigantesque s'annonçait correcte.

Un mois de juillet frais et humide (pluie le 5 et le 19 juillet) va favoriser le développement de la mouche de l'olive.
En effet, premier gros vol le 24 juillet (cf piégeage de la mouche saison 2011), puis les mois d'août et de septembre sans grosses chaleurs (avec un gros orage fin août), vont permettre un développement exponentiel des populations.
Le 28 septembre, je relevais 80 mouches sur le piège, soit plus de 25 par jour.
Sans commentaire!

Ceux qui n'avaient pas anticipé l'attaque de fin juillet, ont vu les olives touchées se dessécher sur les arbres.
Malgré tout à l'aide des traitements bios ou non, on a pu, non sans mal, limiter les dégâts et assurer une petite récolte.

C'était sans compter avec la suite!

Un mois de novembre tempétueux.
Les pluies incessantes dès la fin de la première semaine de novembre, le vent soufflant en tempête, et des mini tornades pour certains ont eu raison des dernières olives restant sur les arbres. La plus grosse partie de la récolte s'est trouvée soit au sol soit pourrie par  brunissure.
Enfin comme un malheur n'arrive jamais seul, des rendements en huile catastrophique dus à l'humidité permanente (pas de mistral pendant toute la période de la récolte)et aux sols détrempés.


Au final , une diminution de 75% des apports au moulin, des olives dégradées par la mouche et la brunissure, mais malgré tout une huile d'un bonne qualité gustative dans l'ensemble..

2011, une année à oublier rapidement!!!!